Chaque époque a conçu son propre vocabulaire pour désigner ses « pauvres ». Dans cet article, nous vous proposons de vous replonger dans l’histoire pour comprendre les différents termes utilisés jusqu’aujourd’hui.
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« Clochard »
Ce terme très employé jusqu’au XXe siècle tirerait son origine du latin cloppus, qui signifie boiteux. Une dénomination toute trouvée pour des marginaux qui ne « marchent pas droit ».
Une autre origine possible est liée à la cloche qui annonçait la fin des marchés. Les pauvres sortaient alors pour récupérer les invendus…
« Mendiant »
On qualifie ainsi ceux qui sollicitent de l’argent dans l’espace public. Mais on confond souvent les termes : une personne qui mendie n’est pas forcément sans abri, tout comme il serait faux de penser que toutes les personnes sans-abri mendient.
💡 Pour rappel, la mendicité ne permettrait de gagner que 10 euros par jour, et seuls 14 % des personnes SDF mendient régulièrement.
« Vagabond »
Issu du « vagabondage » — le fait ou l’habitude d’errer— il désigne ici un mode de vie marginal plus ou moins choisi. Mais cette errance, perçue comme suspecte, fait l’objet d’une politique répressive d’enfermement. Les premiers « délits de vagabondage » sont inscrits dans le Code civil de 1810.
« Sans-abri »
Cette expression a émergé à la fin du XIXe siècle. Les premiers asiles de nuit sont créés pour offrir un refuge aux plus pauvres. Force est de constater qu’on désigne les individus par une négation d’identité, ce qu’ils n’ont pas : un abri.
💡 Attention, tous les sans-abri sont sans domicile fixe, mais tous les sans domicile fixe ne sont pas sans-abri !
« Sans Domicile Fixe »
Cette abréviation de « sans domicile fixe » apparaît dès le XIXe siècle sur les registres de police. Mais elle ne s’est imposée que depuis les années 1995 dans le débat public, jusqu’à supplanter les autres termes employés.
Par ces trois lettres, on désigne assez communément, et à tort, tous les démunis. Mais cela cache une réalité multiple : on parle aussi bien des hommes isolés que des familles expulsées de leur logement ou de ceux qui ont choisi ce mode de vie.
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M’en vient de lire votre blog via une annonce de Nexdoor (post de Mathilde). Vous pouvez également ajouter à votre lexique le mot « itinérant ». Il s’agit du terme québécois pour parler d’une personne vivant dans la rue. Nous autres québécois sommes surpris lorsque l’on utilise les expressions comme « sans-abri » ou « sans domicile fixe ». Cela définit un groupe de personne par rapport à un bien matériel qu’elles ne possèdent pas. Tandis qu’au Québec cette catégorie de personnes, qualifiée d’itinérant, est défini par leur activité : le fait d’errer, de se promener sans but précis.