Une épidémie du sentiment de solitude ? Ce qu’on retient de l’enquête de la Fondation de France.

La Fondation de France a publié en début de mois son 10e rapport annuel sur les solitudes. L’isolement relationnel en France gagne du terrain, touchant 14% des français, soit 7 millions de personnes touchées de plein fouet par la solitude contre 9% en 2010.

Sommes-nous confrontés à une épidémie de solitudes en France ?
Voici ce que nous retenons de l’enquête sur les solitudes de la Fondation de France

NOTA BENE

  • L’étude a été réalisée avant le confinement #1
  • Attention de bien faire la distinction entre :
    l’isolement relationnel, qui désigne un phénomène mesurable objectivement, renvoyant à la fréquence des contacts de visu avec les membres des cinq réseaux de sociabilité étudiés (les réseaux familiaux, les réseaux professionnels, les réseaux amicaux, les réseaux de voisinage, les réseaux associés à la pratique d’une activité dans un club ou une association).
    la solitude, quant à elle, renvoie à un vécu plus subjectif (déconnexion entre les relations que j’aimerais avoir et celles que j’ai).
  • Dans les personnes dites isolées, il y a des personnes qui sont en couple, qui ont des enfants chez eux, etc. En revanche elles n’ont pas ou peu de relations de visu avec l’entourage autre, à l’extérieur de leur foyer.

Les chiffres marquants

  • 1 femme sur 4 dit se sentir seule
  • 🔴 13% des 18‐29 ans sont isolés en 2020 contre 2% en 2010
    (La paupérisation des jeunes, qui va de pair avec l’accroissement des inégalités constaté ces dernières années, constitue sans doute un facteur d’explication !)
  • 36% des personnes âgées de + 70 ans sont isolées
    Un tiers d’entre eux n’ont que les relations de voisinage comme réseau de sociabilité, un réseau qui a tendance à s’affaiblir.
  • « La précarité des conditions de vie participe à l’affaiblissement voire à l’empêchement du lien social » – 1/3 des personnes isolées ont de bas revenus
  • Parmi les hauts revenus, la part d’individus en situation d’isolement est passée de 6% à 11% en 10 ans.
  • Le réseau familial lui se renforce au fur et à mesure des années
  • Juste avant le confinement, le sentiment de solitude avait diminué chez les personnes isolées objectivement : résignation ? 
  • « La hausse de l’isolement relationnel prend place dans un climat de méfiance et de suspicion qui bouleverse la manière dont se construit le rapport à l’autre, dès avant les mesures de distanciation sociale » 🔴 – 33% des français déclarent qu’on peut faire confiance aux autres, contre 46% en 2010.  Nous constatons une défiance croissante à l’égard des institutions.

Covid-19 (confinement #1)

  • Les personnes isolées sont plus inquiètes des conséquences économiques que la moyenne. Être isolé, c’est partir de plus loin et manquer de réseau pour s’en sortir en cas de coups durs !
  • 1 personne isolée sur 5 ne disposait d’aucun accès sur l’extérieur (balcon, etc) !
  • 25% ont testé une nouvelle forme de sociabilité en ligne (Whatsapp, club de lecture…) contre un Français sur deux.
  • Ils sont moins nombreux avoir vécu péniblement de cette période : 30% estiment que le confinement a été très pénible, contre 35% en moyenne générale – parce qu’ils sortaient déjà moins de chez eux, avaient déjà peu de relations et ont eu moins de « pression sociale » comme tout le monde vivait la même chose.

Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site de la Fondation de France.

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